samedi 27 décembre 2014

Don’t be cruel



Ce soir j’aurais bien aimé appeler au téléphone, à l’aide, la mère de l’Amiral…mais oups… elle était morte…et de toute façon je n’ai jamais eu son numéro de téléphone. C’était une idée comme ça pour taire mon angoisse, pour lui demander ce qu’elle faisait quand son fils s’ était écorché de partout, mais la réponse je la savais déjà : c’était sa grand-mère qui savait tout !
Il ne m’était pas venu à l’esprit d’interroger ma mère parmi tous les morts, je pensais qu’elle aurait paniqué comme moi en restant calme, et puis appelé le fils de l’Amiral qui aurait dit d’appeler les pompiers et le samu…
Alors l’Amiral  saignant le sang de partout, se désolant pour sa belle veste, sa casquette perdue en bout de champ, quant à ses lunettes (les plus meurtrières de la joue)  ne s’en souciant guère, opéré d’un œil de la cataracte (ah oui !)  demeurèrent encore à retrouver quelque part sur l’asphalte non éclairé de ce village de …..fut pris en charge ! par toute une équipe de femmes et d’hommes, plus de femmes que d’hommes en fait, et l’Amiral apprécia !

Bref, si vous avez aussi un Amiral à la maison, ne paniquez pas, faite le 15 !!!

nothing compares...



"Nothing Compares 2 U"


It's been seven hours and fifteen days
Since u took your love away
I go out every night and sleep all day
Since u took your love away

Since u been gone I can do whatever I want
I can see whomever I choose
I can eat my dinner in a fancy restaurant
But nothing
I said nothing can take away these blues

`Cause nothing compares
Nothing compares 2 u

It's been so lonely without u here
Like a bird without a song
Nothing can stop these lonely tears from falling
Tell me baby where did I go wrong

I could put my arms around every boy I see
But they'd only remind me of you
I went to the doctor and guess what he told me
Guess what he told me
He said, "Girl, you better try to have fun no matter what you do."
But he's a fool

`Cause nothing compares
Nothing compares 2 u

All the flowers that u planted, mama
In the back yard
All died when u went away
I know that living with u baby was sometimes hard
But I'm willing to give it another try

Nothing compares
Nothing compares 2 u
Nothing compares
Nothing compares 2 u
Nothing compares
Nothing compares 2 u


mardi 23 décembre 2014

un vingt-trois décembre sur la Terre

Ouf…je suis contente j’ai emballé les cadeaux pour Noël, il ne reste plus que ceux pour la Nouvelle Année…oui en plus des traditionnelles bouteilles de champagne, j’innove, j’ai acheté des cadeaux pour mes amis qui sont plus que des amis mais ma véritable famille extra nucléaire (utérine ?!), avec des pointes d’humour, d’amour et d’utilité, je pense ne pas mettre de nom sur les paquets, chacun reconnaîtra ce qui lui est destiné…
Oui j’ai emballé les cadeaux pour Noël, le peu qu’il me restait, je n’ai pas résisté depuis septembre et j’ai offert, offert et acheté de nouveau, c’est un peu ce qui m’a aidé à tenir le coup, je ne vous dis pas le nombre de jeans pour l’Amiral ! Mais une dernière paire restait ! alors tout à l’heure, j’ai coupé les bas et fais moi-même les ourlets ( hum hum thermo collés les ourlets, j’ai suivi un tuto sur youtube ;), ça c’est vraiment un cadeau personnalisé !!!
Je vous fais la liste ? Pour l’Amiral ?
Une paire de chaussures Méphistau, le prix m’a rassurée, c’est celui d’un smartphaune qui me plaît, cela ne va pas trop le surprendre, c’est exactement les mêmes que les siennes, mais en plus neuf !
Une sonnette de comptoir, plus la peine de crier « Asléeeeeeeeeeeeeeeeee » et puis c’est en souvenir de la cloche qu’il y avait autrefois près du téléphone, il va comprendre et sourire.
C’est tout pour lui. Pas de livres cette année, il a en réserve ceux des années précédentes, et puis franchement l’Algérie de son adolescence  n’est dans aucun livre, sauf si je l’écris ;).
Voilà, c’était mon petit post de Noël.
Ma deuxième grand-mère maternelle avait une crèche en papier qu’elle remettait chaque année, j’avais aussi envie de parler de ça, car c’était une tradition avec les guirlandes fabriquées par ma tante en papier croisées, mais pour moi ça n’avait rien de religieux, c’était juste la maison de mon grand-père en fête.
Je vous souhaite une belle fin d’année  et un Joyeux Noël !!!


jeudi 11 décembre 2014

Farfavien

J’ai fait pleurer le plus terrible (le plus embêtant qui se prend pour le maître de chaque cérémonie où il demeure, et qui se complaît de n’avoir aucune lettre rouge sur son modeste carnet…) de mes élèves, ce bonhomme de dix pommes à l’intelligence si particulière, qu’il ne daigne dégainer son stylo que pour la correction, sauf bien sûr pour les évaluations, mais voilà tout est histoire d’entraînement….d’écriture.
Je l’ai fait pleurer pas du tout pour ça, pas pour le fait qu’il pourrait être plus brillant (vert écarlate sur le bulletin), ce qu’il pense être somme toute, et que je pense pensais.
Je l’ai fait pleurer, plutôt toute la classe l’a fait pleurer, après avoir ri, de ce que je lui ai dit : « Ah bon !! si tu te trouves dans la même pièce qu’un singe tu ferais comme lui ? »
J’avoue, j’ai honte d’avoir dit ça, j’aurais dû dire perroquet ou cacawouet, et me souvenir de tous ces documentaires scientifiques et des histoires que me racontait l’Amiral avec les singes de Monsieur.
Il imitait jute un petit de trois ans son cadet, une petite crapule gentille qui fait de beaux sourires sans dents à la maîtresse, une petite crapule bien intelligente je trouve, pour que le GRAND  réponde à ma question : « TU FAIS QUOI ? »
« Je fais comme lui ! » montrant la petite crapule intelligente qui ne sait toujours pas lire.


vendredi 24 octobre 2014

lettre à un bruit

Je vous écris, j’ai entendu un bruit tard dans la nuit, ce devait être vous qui vous posiez sous l’arbre de la pluie. Mais ce matin à mon grand dam je ne sais plus quelle adresse écrire sous le bleu de mes paupières.
Au triangle de mes émotions, au plus profond de mes incertitudes, dans cet endroit où caverne le souffle du magma céleste, vous me fîtes pourtant la plus belle des révélations, dans ce bruit étrange, mes soupirs avaient repris leur respiration.

Vous n’êtes pas le visage de l’habitude, vous n’êtes ni la femme du jour, ni celle de l’après-midi, ni celle encore qui posséda mon prénom. Vous n’êtes qu’une seule certitude, celle de vous écrire, car tard dans la nuit, j’ai entendu un bruit…

samedi 4 octobre 2014

Petite Chanson Du Samedi

Le temps se fuit,
le temps s’essuie,
la glace s’ensuit,
la suite arrive…
et l’économe se fait la malle.

La malle s’emplit,
la malle se vide,
l’espace se vit,
les cris arrivent…
et la bestiole se fait la fleur.

La fleur s’emballe,
la fleur s’entame,
les états minent,
le trou dérive…
et le pistil se fait cobaye.

Le cobaye luit,
le cobaye suit,
la place lui  sourit,
le bail arrive…
et le soleil se fait le beurre.

Le beurre se fond,
le beurre s’essuie,
la vache s’enfuit,
la suite arrive…
et la malle se fait le temps.

dimanche 28 septembre 2014

Le désert de Goethe *

Les prisons de dune s’explosaient au ciel en millions d’étoiles, et la tornade de sable aux oreilles hurlantes de ma peur, me criait que désormais elle ne s’assouvirait plus qu’à mordre de ses grains la surface de ma chair.
J’avançais en rampant au vent, tout en sentant que tous mes cauchemars empliraient le cœur de ceux que j’aimais. Je ne pouvais pas mourir, non, pas déjà cette fois, j’avais encore trop d’amour à dire. Ma peau s’arrachait au sol, je perdais des choses de moi, mais sans être essentielles puisque je pensais. Oui ! Je pensais.
J’avais déjà si peur du vide, des tunnels, des galeries, des escaliers en colimaçon, du silence, de la nuit, que je n’aurais plus peur de la main qui me quitterait pour toujours.
Je pensais. Je pensais encore et encore pour ne pas m’étouffer de ce qui allait encore sortir de moi, de ces jours sans jour, de ces nuits interminables. Je me claquai la tête contre ce sol de poudre plus d’une fois, puis un jour, un jour plus loin, le temps enfin se mit au présent.
Il arriva cette antique personne, pour qui mon cœur se serrait à chaque fois que je la quittais, qui voulut m’épouser, qui m’avait coincée entre un écran et un clavier, ce personnage pour lequel j’avais écrit sous la dictée, écrit, les doigts tremblants de me tromper, sa vie passée et sa vie rêvée, soupiré entre deux baisers qui nous défiaient du monde qui nous entourait. Jamais je n’aurais cru ce qui m’arrivait, j’oubliais les prisons de dune, le bonheur se teintait de blanc et de couleurs, la vie coulait ponctuée de nos rendez-vous.
J’étais ensevelie de livres, de musique, de poésies, d’Histoire, et seulement, je transcrivais sa vie comme je pouvais, sous sa voix au début et puis ensuite sous sa seule écriture.
Nous savions que la mort l’emporterait, moi certainement un peu moins, j’étais son jeune et frêle bâton qui avait retrouvé le sourire devant la vie qui s’ouvrait devant lui.
J’avais eu mes prisons de dune, les siennes furent encore plus terribles, mais je vivais toujours, alors j’ai écrit toute seule mes mots, ceux que je pensais, je n’ai jamais lu Goethe et ne le lirais sans doute jamais, Goethe c’était lui et ses 135 ans qui me faisaient rêver à une forme d’immortalité…

« La naïveté vous sauve la vie plus d’une fois mais l’amour aussi.»

(Longtemps après sa mort j’ai cherché le seul livre qu’il avait publié, pas pour son contenu que je connaissais, juste pour voir son nom, pour me persuader que je n’avais pas rêver…)


*relu et corrigé le 28/09/14

dimanche 21 septembre 2014

un 21 septembre

Les feuilles chantent doucement sous le vent qui vient de je ne sais où, sûrement de plus loin que le jardin du voisin. Il fait presqu’automne mais on ne dirait pas, c’est cette si belle saison que j’avais oubliée, quand la rentrée des classes est déjà loin, et que l’année droite et sévère est entrée dans toutes ces cases avec la promesse de passer tellement vite que déjà j’aperçois le prochain été.
Les grues et les chantiers, le front de mer, la géographie intuitive qui me fait perdre dans les dunes, m’asseoir aussi sur la tombe de ma mère en plein soleil le jour de son anniversaire et lui lire ce passage de Coehlo sur les petits pas…
Rêver surtout,  les yeux grands ouverts sur le ciel, rêver aux choses qui peuvent toujours arriver, redevenir moi durant deux petits mois, un professeur  de rire et de rien sans autre emploi du temps que celui de vivre et d’aimer son prochain et surtout sa prochaine…
Une tondeuse perdue derrière la colline a entamé son long chant mélancolique et lancinant, ce doux dimanche de villégiature en route vers les futures étoiles se termine, et c’est si bon cette petite parenthèse que très bientôt je reviendrai ici écrire…. 

samedi 6 septembre 2014

Une aigrette de cyprine ou l’obsidienne de ses yeux ?

Je n’avais pas encore la mémoire d’une Butch Cassidy.
Je l’appelais Aimée en souvenir du film Aimée & Jaguar. Tous les jeudis matins dans l’azur naissant, elle se faufilait vers le haut de la montagne Sainte Geneviève, son corps de callypige miaulait encore sous le vent de la tempête, j’entendais presque les clapotis de sa chevelure. Elle me troublait et je rougissais sous l’obsidienne de ses yeux, comme à la lumière d’une aigrette de cyprine.
Et puis un jour de sérendipité, d’un train malencontreusement raté, j’entrais à « l’Accroche-cœur », ce café aux murs de miroirs et de photos, couleur de schiste, je m’emboîtais sans détours et sans mystère entre la banquette et la table couleur cerise, je ressentais en moi le bateau qui chavirait, ma peau était prête à éclater, je réalisais que j’allais la voir de très très près. Pour me détendre je me mis alors à feuilleter cette revue sur les oiseaux qui dans mon rêve était le signe pour nous reconnaître, mes doigts entortillaient les pages, je voulais être de plénitude, avoir le corps calme, ne plus entendre les filles au comptoir qui parlaient de manteaux de fourrure. Les minutes s’enhardissaient de ma fièvre et d’étoiles, je revoyais mon rêve comme un drapeau qui claquait au vent, comme un éclair de vie enfin qui me sortirait de la moiteur de mon corps.
Soudain le jour de la porte ouverte éclaira Aimée de chair et de passion, un immense sourire aux lèvres, tenant entre ses mains un gâteau d’anniversaire, elle avait autour du cou un collier de perles rouges et bleues qui dansaient, et plus je la regardais, et plus je savais que la zemblanité n’était pas seulement qu’un paquet de mouchoirs pour m’intimider.
Deux jeunes hommes alors se levèrent, elle déposa subrepticement le gâteau sur le comptoir et  les serra avec tendresse contre sa poitrine, les appelant «mes fils» leur disant haut et fort qu’elle les aimait.
La télé en boucle derrière le comptoir fit une nouvelle accroche, distillant encore et encore la révolte, la trahison et  la rage de celles qui lesbonophilaient pour un monde de sensualité à partager.
Ensuite elle alluma à l’aide d’une longue baguette enflammée les bougies.
A cette époque je ne censurais pas mes maux, j’avais pris un cahier pour observer et décrire, alors comptant parmi les mots ceux qui me resteraient à utiliser : donner, dormir, douceur, frôler, intensité, jouir et peloter, je ne me sentis pas du tout désarçonnée : j’avais encore mon caressefil…
Les garçons qui semblaient être des jumeaux soufflèrent en chœur les bougies, Aimée entonna un vieux chant yiddish polonais de célébration de mariage.
Ce fut là que je fis cette grande croix croisée dans ce fameux cahier : qui voulait dire tant pis ! si je suis catholique !!!!!!!
Alors je me suis levée, j’ai poussé avec des cliquetis la table et mes cinq tasses de café, je partais  regrettant d’avoir raté mon train et d’avoir passé ces quelques heures à rêver.
« Aslé ! »
Mais comment Aimée connaissait-elle mon prénom ?
« C’est ton cousin qui m’a dit que c’était toi, lui là : Michel ! Aujourd’hui il fête leur premier anniversaire avec Bertrand !
Ce fut ainsi que grâce à mon cousin Michel, je devins (au début) serveuse à « l’Accroche-cœur »…

Aslé en retard pour cineffable,

(Je rereferai une relecture pour les fautes de français, mais j’ai retrouvé ce grand début d’histoire tout à l’heure et impatiemment je l’ai terminée en écoutant Prince, comme quoi je change, jamais je n’aurais pu écrire ailleurs que dans le silence de mes mots.)


Je vous aime.

mercredi 20 août 2014

cha ba da da

Je ne sais pas où elle est partie mais en tous cas elle restera toujours dans mon coeur.

vendredi 15 août 2014

le bracelet d'océan

Le bracelet d’océan à la lueur pacifique et au gilet irisé qui l’enserre comme une lâche ceinture de vagues, de ces mêmes vagues qui dans le ciel ensorcellent les ailes des oiseaux, le bracelet d’océan de coquillages et de lumière que chaque matin espère, et que chaque midi voit se briser en miroir de pluie à la caresse d’une plume sur le velours, le bracelet d’océan c’est une photo d’aujourd’hui tenant dans sa main une photo de demain.

mardi 29 juillet 2014

Le Havre

basculez vos yeux
les arbres se balancent
le vent se tourne
mon ange autour de nous
prenez ma main et rentrons…

L'Escale

Il était l’heure
lorsque tu as pris ma main
les feuilles volaient
les arbres étaient debout
le bateau allait partir…

mercredi 23 juillet 2014

Nestorie Apicola


Je regardais le ciel du haut de mes deux pieds quand j’aperçus le nuage oublié par le vent. Alors ce fut toute ma vie, qui jusque-là s’éternisait pétrie d’habitudes, qui me tomba à la figure. Il se mit à pleuvoir en même temps toutes les saisons de mes années, et sur le long de mes bras les gouttes de pluie ne s’émouvaient pas, sans aucun sentiment, en totale indifférence, elles s’écrasaient puis glissaient au même rythme, avec la même force, comme une horloge bien réglée, jusqu’à la surface de mes deux pieds.
Puis, je supposai qu’elles retournaient dans le nuage car tout recommençait, comme ma vie, sans jamais recouvrir, ni encore moins engloutir un seul de mes deux pieds. Je ne saurais te dire combien de temps cela dura. «Un certain temps» comme disaient les employées du service de déroutage des grues perdues. [ .;).]
Un jour, mes cheveux trempés effleurèrent mes orteils, instantanément je ressentis dans mon corps l’aube fulgurante de la solution. Alors que sur ma peau un éclair se chargeait «enfin», je pris mes deux pieds à mon cou pour m’enfuir le plus loin possible de « Nestorie Apicola »…
(Oui maintenant je connais son nom, c’est la fille du vent qui me l’a dit.)

mercredi 25 juin 2014

qui veut peut

Monsieur Le Chevalier,

A vous dire franchement, tout au long de cette journée, en dehors de mon intime conviction que dès le départ vous fûtes un imposteur, j’eus cette impression intense de vous avoir toujours connu depuis l’origine des temps et même depuis l’origine de ma propre histoire s’il eut fallu vous la dire et concevoir des mots et des phrases pour vous adjoindre à mes connaissances.
Fut-ce à dire des lettres de votre prénom ?
Certes !
Oui !
Extrêmement, car comble de l’ironie, de l’ignominie, de l’inadvertance, de je ne sais quoi d’ailleurs… le vôtre (de prénom) avait la même faute de typographie anglo-saxonne qu’un autre chevalier moins preux que vous ou plus, allons savoir… car jadis j’avais connu…en mon enfance un enfant de la Botte qui me convenait si bien.
Enfin !
Vous me parûtes aguerri de mon âge et laissant mes yeux courir aux alentours je découvris que celle qui m’avait accueillie en votre demeure si tôt le matin et avec beaucoup d’honneur, de candeur, de fraîcheur (enfin tout le contraire de vous Chevalier Aux Grands Pieds) n’était autre que votre compagne…
A vous dire franchement, elle m’alluma de ses yeux alors que j’arrivais des brouillards, ou fussent mes yeux perdus des nuages qui cherchaient la lumière ? J’enserrais sa main tandis que ses lèvres s’attendaient à ma joue, alors comme moi toute endormie, nous nous laissâmes allées aux étoiles.
Quelques secondes pas plus, juste deux ou trois poussières d’éternité.


Bien à Vous Chevalier,

vendredi 6 juin 2014

Pas si simple et composé...

La mariée de la pluie était en blanc. Enfin, elle était en noir, et ce n’était pas un mariage, c’était juste une journée sur une immense plaine verte couvée par un orage. Le résumé de quelques heures, dans lesquelles mon rêve a survécu, mes pieds, mes jambes aussi, qui ont su me porter, quant à mon cœur… il ne s’est pas décroché. C’était en lui que j’avais le moins confiance. Je me disais sans arrêt : « Alors là non il ne va pas survivre. » Je me suis dit ça jusqu’au soir, jusqu’à cet écran sur lequel j’avais écrit le matin « La mariée de la pluie était en blanc. ».


dimanche 11 mai 2014

Aparté en marge de l'histoire d'Inshitayatoo

Au commencement je ne les voyais pas, elles n’avaient aucune apparence physique, elles étaient deux
âmes nuageuses sorties de mon esprit et qui s’étiraient à l’infini.

Je leur ai d’abord inventé un nom, un nom qui n’existait nulle part ailleurs que dans ma tête, leur créant une identité de voyelles, d’un pays de soleil levant. Cela se précisait mais c’était encore assez flou. Alors j’ai plissé les mots comme on plisse les yeux et j’ai vu la ville d’Amakashiskoia se dessiner sous les signes noirs qui grouillaient sur la feuille. Puis en m’approchant, en frottant un peu l’encre, j’ai su le destin lié d’Inshitayatoo et d’Alaomista.

samedi 3 mai 2014

Sous le vent

Sur le chemin des heures de marche, elles s’arrêtaient à la tombée du jour, sur une petite
hauteur ou sous un arbre, elles puisaient alors dans leurs regards toute la lumière des étoiles, puis s’endormaient dans les bras l’une de l’autre. Les nuits étaient de plus en plus belles et les réveils gorgés de leurs tendres baisers. Au petit matin, elles repartaient sans hâte, certaines de leur destinée…et plus elles avançaient, et plus les jours passaient, et plus le temple se bâtissait de leur amour.

Il y avait des fenêtres qui s’ouvraient sur le jardin des quatre saisons, une rivière qui traversait des prairies, un lac au bleu profond, un escalier en colimaçon pour descendre dans l’antre de la terre et écouter les frissons des volets blancs et bleus se soulever sous le vent, des volets blancs et bleus en bois d’iroko avec des étoiles au milieu…

Le carnet d’Alaomista s’emplissait des dessins de leurs rêves.

mercredi 9 avril 2014

En plein avril le parfum mouillé de la paille séchée c’est ça le vrai printemps



J’entendais la pluie tomber comme lorsque je suis ici à l’abri, dans cet endroit qui est chez moi. C’était le même bruit que celui sur le toit de ma maison.
J’ai dit : « Il pleut ? »
« Mais oui…il pleut. »
Ça ne leur faisait rien qu’il pleuve.
Je remarquai le carrelage au sol. Ce fut alors que je me souvins de toute l’histoire de cette pièce, de toute mon histoire, de ma petite vie passée par ici, du rectangle bleu d’un ciel pur d’été. Il faisait si beau ce jour-là, je n’avais jamais vu cette longue fenêtre horizontale en haut du mur, dans ce bureau qui m’apparut alors comme une prison, avec toute la vie qui était en dehors.
Il pleuvait, j’étais dos au mur, la lumière du jour finissant derrière moi, j’écoutais le chant des gouttes de pluie, j’étouffais mes souvenirs, je cherchais sur les murs couverts d’écriture, les traces d’hippocampes futures.
« C’est de l’orage ? »
« Oui, on dirait bien. »
Ça ne leur faisait rien les coups de tonnerre.
Ce carrelage je ne l’avais jamais remarqué auparavant, il était beau, propre, il n’avait rien à voir avec le balatum qui se griffait des traces noires du cirage des chaussures du maître d’autrefois.
J’étais ce jour-là, debout face au bureau, les yeux dans l’azur de la lucarne, mes mots exacts je ne les savais plus, seul survivait l’écho perdu de la fin sans doute de mon unique phrase : «les choses de la vie».
Il pouvait donc pleuvoir pareil dans cette pièce de quinze ans, pareil comme si j’étais chez moi.
Je n’entendais plus la pluie, le crayon sur le papier des dernières notes traçait les mots de la délivrance, mais ce n’était pas celle de l’heure, ni du temps perdu, ni du temps d’ailleurs, c’était comme un printemps.
Il pleuvait toujours, toutes trempées sur ce morceau de goudron comme au bout du monde, nous n'étions simplement que de quelques heures jusqu’au lendemain, et moi j’étais béate de bonheur.
J’ai crié : « C’est une pluie d’orage ! ».
Alors elles ont répondu : « Oui ! Oui !!!  A DEMAIN ASLÉ ! »

vendredi 4 avril 2014

Immortelle Aslé


Bonsoir petit blog
 

Avec mon nouveau chef on ne s’est pas attachées, parfois j’aimerais partir ou que ce soit elle qui parte mais en même temps je ne voudrais pas. Ce serait comme quelque chose d’inachevée. Heureusement que l’on ne s’est pas connues avant, avant je ne l’aurais tout simplement pas supportée. Alors voilà je te le dis petit blog : ça vaut le coup de prendre sur soi, Je ne te dis pas combien de fois, petit blog, de fois où je me sens au bord des larmes, du précipice et comment à chaque fois je ravale ma fierté pour me regonfler de ce que je suis et ai toujours été : une simple Aslé. Je n’ai même plus peur de la semaine à venir, cette semaine chaque jour j’ai pensé avoir atteint le sommet de la torture et je suis là de nouveau (enfin) à pouvoir t’écrire. Je dois quand même avoir de supers pouvoirs ou alors c’est elle qui finalement n’en a pas du tout ! Heureusement que tu es là petit blog pour m’ouvrir les yeux.
 

Ami-e-s lect(ri)eur(ce)(s), je ne sais pas ce que tu-vous comprendr-as-ez, même moi je me demande ce que j'ai voulu dire... Mais retenez retiens une chose, Aslé le week-end est immortelle !

Un beau week-end à vous tous où que vous soyez…

jeudi 27 mars 2014

J'adore les jeudis !


En sortant de la bibliothèque ce matin.

UN GARCON :-Pourquoi maintenant il y a plus de filles que de garçons dans toutes les écoles ?

UNE FILLE :-C’est… parce qu’il y a plus de mères que de pères…

samedi 22 mars 2014

148 moins sept


Inshitayatoo était là. D’une main elle referma le vieux carnet à spirale, et de l’autre ôta le crayon des lèvres d’Alaomista pour lui déposer un baiser.
Tendre l’amour qui s’étend entre les nuages blancs, tendre est le temps de tant de temps
encore pour étendre l’amour au firmament.
Quelque part dans le désert, deux silhouettes marchaient main dans la main.Le temple n’était même pas l’ombre d’un point à l’horizon.

samedi 15 mars 2014

Dreaming pool


Je rêve d’elle, je suis dans un paquet de mouchoirs en papier, les rêves c’est bête, il suffit d’une personne enrhumée, d’une main partagée, et de la nuit pour me tenir de l’autre côté, celui du sourire d’une fée.
La vie s’emballe, cymbale, m’emballe, me cannibale…mais je rêve d’elle, je suis dans un paquet de mouchoirs en papier, comme dans un étui à cigarettes, une invitation à me prendre encore et encore et à faire la course aux draps de bain jusqu’au petit matin.
Je rêve d’elle, les yeux grands ouverts sur les siens encore plus grands que les miens, les enfants éparpillés aux quatre coins de nos mains, nos sourires comme ça, comme si cela faisait mille ans que nous partagions les lacets, les cheveux à essuyer et les petits nez à moucher. La vie c’est si inattendue, la vie c’est si bête comme un paquet de mouchoirs en papier oublié dans les vestiaires.

samedi 8 mars 2014

Cinq secondes et demie…


Mon imparfaite de brique et de broc
mon toit en pente de brouette sur le dos
mon lit de feuilles d’arbres à journaux
de cirque en crique des hauts des maux

veux-tu me remarier sans fin de la guerre des mots ?

Je ne puis te répondre, il n’a pas encore neigé cette année.

Je souriai, mon heure n’avait donc pas encore sonné. Les 5 secondes devinrent une éternité…et une demie...;)

mercredi 19 février 2014

As portas do coração

Soudain un souffle de vent venu de nulle part, ou bien n’était-ce qu’un soupir ? souleva les pages du carnet d’Alaomista, et le petit Soldat Bleu de son enfance apparut.     
Le petit Soldat Bleu qui entendait la mer sous le désert, elle ne l’avait jamais vu, elle n’avait jamais cru qu’il eût existé et pourtant elle l’avait bel et bien dessiné.
[…]
Nulle part. Ailleurs. Et presque là. Des grains de sable amoureux se soulevaient en milliers d’éclats de soleil pour entourer chacun des deux pieds nus d’Inshitayatoo. Ils faisaient naître au désert l’insolence d’une pluie d’été face à l’enfer. Ils entonnaient à tue-tête, à chaque nouveau pas, l’hymne du chemin vers la liberté…le rondeau des portes ouvertes.

mercredi 5 février 2014

A La mémoire de la gérante de la station temps pour elle


Je vais vous raconter une toute petite histoire en marge de celle d’Inshitayatoo, c’est un rêve, et pour une fois le scénario n’étant pas trop décousu, je peux essayer de l’écrire sans qu’il ne soit tiré par les cheveux.
J’errais comme de nombreuses fois dans mes rêves à la recherche du chemin pour revenir, de nombreuses fois mais pas toujours, parce que certaines nuits du fin fond de mon lit je me retiens de me perdre, je m’arrête, je tourne les yeux à 360 degrés, des paysages familiers que je n’ai pourtant jamais connus, m’assaillent, des montagnes, des mers, des plages, des collines qui s’effacent pour dévoiler d’autres collines, des vallées qui se succèdent, des cours d’eau, des rivières, ça monte, ça descend, ça me tente, mais mon corps se méfie…Je ne bouge pas, je scrute. Dans ces rêves immobiles, il m’arrive (j’allais ajouter lorsque j’ai tous mes esprits) de prendre des photos. Je ne vous expliquerai pas l’énorme déception lorsque je me réveille.
J’étais en vélo, la route était plate, je rentrais chez moi, même si je suis incapable de dire où j’habitais dans ce rêve, je rentrais chez moi, là où quelqu’une m’attendait. Puis je me suis arrêtée dans une station-service, au début il n’y avait qu’elle, cette femme brune ruisselante qui s’activait dans tous les sens, elle courait pour aller me chercher quelque chose et revenait, à chaque fois je redécouvrais d’elle la fascination d’un nouvel attrait. Quelque chose en moi montait irrésistiblement. De grandes baies vitrées et puis la pluie. A l’étage elle s’occupait aussi de l’hôtel et de cette immense salle grouillante de personnes, de musiciens où je devais absolument récupérer un film avant de repartir, je me débattais, je disais des mots clairs pour répondre à la curiosité afin qu’on me laissa passer, je jouai des coudes, je ne sais plus trop. Il pleuvait toujours. Je voulais l’embrasser mais mes lèvres glissaient toujours dans son cou, un lit de rivière chaud et humide. Je ne pouvais plus rentrer chez moi. Il pleuvait trop fort.
Sa journée enfin terminée, dans mon rêve devenu rêve d’éponge et de peignoir tout doux, elle me glissa à l'oreille les mots magiques que j'espérais : « Attends-moi, je vais prendre une douche. »
Je me suis réveillée.
J’ai même attendu quelques secondes toute hébétée au milieu de mon lit.

mercredi 22 janvier 2014

Le silence est d'or


Alaomista espérait. Elle ne pouvait pas prendre et tenir la main d’Inshitayatoo, elle ne pouvait pas aller contre le gardien des valeurs, le slimyao avait déjà des milliers d’âmes au bonheur de son compteur.
Au matin du sixième jour, elle déposa un baiser sur la tempe fraîche d’Inshitayatoo, détacha doucement ses bras du corps de la princesse, et gagna sans faire de bruit la troisième colline, celle où elle était maintenant recroquevillée en espérant qu’Inshitayatoo écrivit sur le sable le chemin qu’elle avait choisi.
Elle espérait, elle espérait sans ne pouvoir rien faire d’autre que le silence.
Le silence et le désert.
Le silence et les calibs perdus.
Le silence et le sourire d’Inshitayatoo.
Elle sortit de son sac son vieux carnet à spirale, mâchouilla délicatement la pointe de son crayon et toute la tendresse du visage d’Inshitayatoo se glissa sur la feuille.

lundi 13 janvier 2014

Vers le temple...


« ALAOMISTA…Alaomista… » Les calibs déboussolés depuis l’heure dépassée du rendez-vous à la colline ne cessaient de l’appeler. Mais au désert, seuls les cailloux les entendaient. La lumière, le phare, le guide, l’étoile, la cape, la cloche des tempêtes de sable, tous les chemins, toutes les frontières, Alaomista (celle qu’ils avaient appelée durant des années avec une pointe de malice apeurée : Alaomista venue des ténèbres) avait tout emporté d’elle.

Le sixième jour était là.

Inshitayatoo marchait sur la bonne route, elle ne pensait pas au temple, elle ne pensait pas en arrière non plus, elle ne pensait qu’aux yeux d’Alaomista, le sable était doux sous ses pieds, il n’y avait plus de cailloux, plus de collines, plus de sac, plus de calibs, plus de torrents non plus. La grâce l’avait-elle donc touchée ? Etait-ce la voix de cette fée qui avec son regard avait mangé tout le paysage ? Inshitayatoo souriait de cet étrange rêve tout en fredonnant la liberté des grains de sable s’échappant de ses mains alors qu’il n’y avait aucun souffle de vent.

vendredi 3 janvier 2014

2+0+1+4

 
Déjà l’année dernière j’ai eu du mal avec "les voeux", mais cette année c’est différent  parce que  c’est 2014 et pas 2013. Donc en cet an qui a déjà trois jours de joie, je vous souhaite pour tous les autres jours à venir des étincelles pour allumer les bougies, les guirlandes, les étoiles, les sourires, et  tous les matins qui se lèvent pour vous relier au courant de la vie.