jeudi 26 septembre 2013

Essai de normalité (1)

Une journée de travail si bien préparée, trop bien, trop bien organisée, trop loin pour certaines séquences dans le temps (même pas une semaine et j’avais déjà oublié l’essentiel !). Ce n’est pas le tout que tout soit bien sur le papier, comme si c’était fait, le tout dans la poche avec cette impression rassurante d’avoir cogité des heures.

Le résultat est pitoyable. J’arrive déjà fatiguée. Certes ! Je n’ai pas mauvaise conscience, car tout est prêt et tout devrait rouler comme sur des roulettes, mais je suis absente. C’est vraiment ça ! ABSENTE comme de me regarder faire la vie.

Je me dis que j’aurais mieux fait d’aller travailler dans cette usine à (de) petits pois, depuis elle aurait fermé c’est vrai, elle m’aurait obligée à devoir courir (attendre comme une moins que rien) après un quelconque salaire, mon corps se serait passablement démantibulé et pire encore, je serais bien plus vieille et usée que maintenant, mais dans ma tête, dans ma tête il n’y aurait pas eu ce chevauchement.

samedi 14 septembre 2013

AB

J’ai retrouvé au fil du hasard qui relie les mots, celle avec qui je jouais aux généraux, pas vraiment à la guerre, nous n’étions que des hommes avec des cartes imaginaires. Notre bureau : une pièce loin de nos petits frères. Les cigarettes de son père : d’énormes cigares dans nos bouches. Si je m’en souviens encore : c’est que ce grand homme aux verres fumés comme surgi d’un laboratoire de mathématiques appliquées, au visage tout chiffonné et hérissé de poils, nous avait surprises…Mais dans notre jeu il n’y avait ni briquet, ni allumettes, alors il a pris ce qu’il venait prendre, refermant la porte derrière lui.

jeudi 12 septembre 2013

un jeudi 12 septembre


Il suffit de si peu de choses.

Comme de glisser une enveloppe dans une boîte un matin très tôt, de l’entendre être seule en touchant le fond de sa prison de quelques heures, avant qu’elle ne parte en voyage, sans trop savoir si elle arrivera à destination, parce qu’il ne restait plus qu’un seul timbre au carnet.

Comme de répondre aux dames du matin « Oh non je ne me suis pas vraiment reposée hier, tout ce qu’il faut préparer… » Je venais juste de glisser l’enveloppe dans la boîte, je devais avoir certainement un sourire posé quelque part sur mon visage pour qu’elles m’entendent si bien.

Alors le soir les dames du matin qui reviennent quand ma journée est finie m’ont offert quelque chose qui n’a pas de prix : « Vous n’aurez plus qu’à appuyer sur le bouton ! »

Il suffit de si peu de choses.